Zaydou Youssouf - « Je n’ai encore rien montré »

Originaire de Bassens et arrivé aux Girondins de Bordeaux à l’âge de 10 ans, Zaydou Youssouf avance à vitesse grand V ces dernières semaines. Alors qu’il a débuté la saison avec les U19, avec notamment le brassard de capitaine, le milieu de terrain de 17 ans s’entraîne aujourd’hui avec les professionnels, sans être réellement passé par la case CFA 2. Prometteur et travailleur, il s’exprime dans une interview pour Cfagirondins.fr où il évoque ses débuts en Ligue 1, son quotidien avec l’équipe première, l’équipe de France U18 et ses objectifs.


Tout d’abord, comment vas-tu ?

Ça va, je me sens bien. J’ai fait la reprise avec les professionnels, le stage à l’île de Ré, personnellement ça s’est bien passé.


Tout est allé très vite pour toi : premier match en CFA 2, première convocation en EDF U18, entraînements avec les professionnels, première titularisation en Ligue 1, comment as-tu vécu ces dernières semaines ?

C’est vrai que c’est allé vraiment vite, même très vite, mais j’ai travaillé dur, je pense que j’ai fait le travail nécessaire pour avoir ce que j’ai eu. Il fallait être prêt, j’ai enchaîné très vite, mais on travaille pour. C’est quelque chose de fort sur le plan émotionnel et j’espère que ça va continuer. C’est un autre monde et au début je n’étais pas dans mon élément, mais au fur et à mesure, je me suis bien intégré.


Quels sont les changements notables que tu as remarqués ?

C’est surtout qu’il ne faut pas faire n’importe quoi, notamment sur les réseaux sociaux où ça peut aller très vite. Il faut faire très attention, ça peut être dangereux, il y a déjà eu des cas par le passé.


Comment t’es-tu adapté aux exigences du monde professionnel, toi qui as, rappelons-le, débuté la saison avec les U19 ?

J’ai enchaîné les matchs en U19, puis j’ai été appelé en CFA 2, puis je suis allé chez les professionnels et c’est là qu’on voit que ce n’est pas la même exigence. Il faut prendre les informations avant, ça demande beaucoup d’exigence, mais ça se passe plutôt bien.


Comment se sont passées tes premières minutes en Ligue 1, à Bastia le 30 novembre ?

Bastia, c’est un contexte qu’on connaît, avec un stade Furiani très chaud, comme les supporters, ce n’était pas un cadeau. Le coach a fait appel à moi, dès que je suis rentré sur le terrain, j’avais les yeux un peu partout, puis je me suis concentré dans mon match et ça s’est bien passé, on a réussi à égaliser en plus.


Puis la première titularisation en Ligue 1, à domicile contre Lille le 3 décembre. Malgré la défaite, qu’en retiens-tu ?

C’est un jour que je n’oublierais jamais, un moment très fort devant ma famille, mes proches. Moi qui suis né à Bordeaux, qui ai fait toutes mes classes ici, c’est quelque chose d’incroyable. Il y a eu la défaite, mais c’était très intéressant pour moi.

Comment se passe la communication avec le staff professionnel et les autres joueurs de l’effectif professionnel ?

Ils me donnent beaucoup de conseils, que j’écoute. Je suis jeune, j’ai 17 ans et j’ai besoin de ces conseils, je n’ai encore rien montré et j’ai tout à prouver. C’est une bonne relation.


Est-ce que les staffs des équipes de jeu jeunes t’ont conseillé avant ces échéances avec les pros ? Tes coéquipiers au centre, comme Jorris Romil et Jules Koundé, qui s’entraînaient déjà avec les pros ?

Pas trop mes coéquipiers, un peu par rapport aux entraînements, mais le staff oui. Ils m’ont dit que j’avais du potentiel, qu’il fallait être exigeant, que je travaille dur, ils m’ont bien préparé. J’ai pris conscience de ça et c’est allé très vite.


En tant que joueur formé au club et enfant du club, qu’est-ce que cela représente de porter ce maillot, au sein de l’équipe première ?

C’est une grande fierté. Je suis arrivé ici à 10 ans, j’ai fait toutes mes classes et être avec les pros, c’est une fierté de porter le maillot de mon club de cœur. Maintenant, j’y suis et je ferai tout pour rendre ce que le club m’a donné.


Maintenant, on peut dire que tu es un habitué du groupe professionnel, comment le vis-tu au quotidien ?

La première fois, j’étais un peu timide. Quand on voit des joueurs comme Jérémy Toulalan, Jaroslav Plasil, Jérémy Ménèz, entre autres, c’est quelque chose de très important, ce sont des joueurs qui ont eu une bonne carrière. Ils m’ont bien accueilli, bien intégré, j’ai mes repères et j‘espère que ça va continuer. L’important, c’est d’enchaîner.

Comment vis-tu le fait de t’entraîner avec les pros, sans vraiment savoir avec qui tu vas jouer le week-end (pros, CFA 2 ou U19) ?

C’est vrai que je peux jouer sur tous les tableaux. C’est un peu étrange, mais ça se passe bien. Si on a besoin de moi en U19, CFA 2 ou pros, je peux répondre présent sans problème.


Même si tu n’as pas joué, que retiens-tu de ta convocation en équipe de France U18 en novembre dernier ?

L’équipe de France, c’est quelque chose de vraiment spécial et c’est un maillot qui me tient à cœur. Malgré ça, je n’ai pas disputé de rencontres, mais ça a été quelque chose de bénéfique pour moi. J’espère être appelé de nouveau pour montrer ce que je sais faire.


Quels sont tes objectifs désormais ?

C’est d’abord de rester chez les pros, de faire le travail nécessaire pour y parvenir. On sait très bien que c’est un niveau qui demande beaucoup d’exigence et il faut aussi éviter les blessures. Après, pourquoi ne pas décrocher un premier contrat professionnel d’ici la fin de la saison et essayer de gratter quelques minutes en Ligue 1, voire postuler en tant que titulaire.