BILAN : Lucas Dumai - « On est très fiers »
Si la saison de la réserve est terminée, il est temps d'en faire le bilan. Pour cela, Lucas Dumai a répondu à nos questions.
L'heure des vacances est très proche en ce mercredi matin au Haillan, les joueurs font leurs cartons, récupèrent leurs affaires dans les vestiaires, mais Lucas Dumai s'arrête une dernière fois pour se remémorer avec nous cette saison, aussi belle que difficile. Heureux et fier de la montée obtenue il y a quatre jours, le milieu de terrain, et parfois capitaine, a pris le temps de répondre à nos questions.
La saison est terminée, les entraînements aussi, comment vous sentez-vous ?
On est contents parce que c’est fini, on va pouvoir récupérer car il y a pas mal de fatigue. Il y a aussi de la joie, de la bonne humeur grâce à la montée. Les jambes sont un peu lourdes, mais ça va.
Avec un peu de recul désormais, qu’est-ce que vous ressentez aujourd’hui par rapport à cette montée ?
On a fêté ça avec tout le groupe, ensemble. On se rend compte que c’est beau, parce que ce n’est pas facile à faire quand même. C’est bien pour le club de faire monter la réserve au plus haut niveau. On est très fiers.
Le coach a dit après le match que vous étiez stressés. De votre côté, comment avez-vous vécu cette rencontre ?
Il y avait de la pression oui, parce que c’était un objectif pour tout le monde cette montée. On ne s’était pas rendu les choses faciles avec le match nul contre Bressuire (2-2). On a abordé le match comme les autres et on a su réagir après avoir pris le premier but, après l’égalisation et finalement, on est passés devant.
Ce match était tendu, avec un scénario assez fou, est-ce que vous avez douté à un moment ?
Je dirais cinq secondes oui, après le but. On s’est dit mais qu’est-ce qui se passe, on ne fait pas le boulot. Après, on n’a pas douté, on s’est dit qu’il fallait tout tenter et c’est rentré. On ne savait pas ce que faisait Bayonne, on ne s’y est pas intéressé.
« On a réussi à monter, même si on aurait pu être champions plus tôt »
Vous êtes une génération incroyable quand même, demi-finalistes en U17 Nationaux, champions de France en U19, champions en N3, pourquoi ça marche ?
Déjà, on a le même groupe depuis longtemps, on a tous un rôle dans ce groupe. On joue à peu près de la même manière, avec les mêmes joueurs. Il y a beaucoup de talent, même si tout le monde n’est pas gardé, je pense que beaucoup réussiront ailleurs. Il y a une bonne cohésion, un groupe solidaire qui se connaît très bien.
Quelle est la prochaine étape ?
Je pense que l’année prochaine, l’objectif ce sera le maintien pour la réserve, logiquement. Et après, je souhaite des titres avec l’équipe première pour tous les joueurs.
Que retenez-vous de cette saison à part la montée ?
Personnellement, je retiens la progression, le fait d’avoir franchi un cap. Et collectivement, on a prouvé qu’on avait le niveau. Même face à des adultes, on sait jouer notre football et faire de très bons résultats.
Vous l’avez démarrée sur les chapeaux de roue cette saison, mais il y a eu une baisse de régime en décembre avant la trêve. C’est la fatigue dûe à la débauche d’énergie du début ?
C’est toujours pareil en hiver, il commence à faire froid, on est moins bien moralement, les vacances arrivent, du coup il y a peut-être moins de sérieux aux entraînements je pense. Il y a surtout la fatigue musculaire, le contre-coup du début de saison. On a su rester sérieux, on n’a pas trop perdu de matchs non plus, je pense qu’on a quand même bien géré ça.
La défaite contre Bayonne a-t-elle était un gros coup dur ?
Oui, parce qu’on prend un but à la fin, sur une erreur… ça fait mal, surtout qu’on aurait pu l’éviter. Après, on s’est dit que ce n’était pas fini, qu’ils allaient craquer. Puis il y a eu le problème de points qu’ils ont perdu, ce qui nous a bien arrangé aussi. Pour nous, c’était comme un signe du destin, un coup de pouce.
Et puis il y a eu ce sprint final quasi-parfait…
C’était très intéressant à jouer, il fallait rester concentrés. C’était la clé. S’occuper de nous et pas des autres, bien travailler. On a réussi à monter, même si on aurait pu être champions plus tôt.
« Quand on a gagné à Niort, je savais qu’on allait pouvoir monter »
Quel a été le discours du coach pour vous remobiliser à l’époque ?
Il nous avait dit qu’il fallait qu’on soit bien placés dans le sprint final. Même en perdant on l’était, on était deuxièmes. Il a dit que ce n’était pas grave, qu’il fallait continuer, qu’aucune équipe n’arrive à tout gagner dans le sprint final, à être sans faille. Il avait plutôt raison je pense.
As-tu en mémoire un match particulier ? Un match référence ?
Pour moi, c’est le match à Niort. L’avant-dernier match, où on a été très bons. On a vraiment fait une grosse prestation. Le terrain a aidé, c’était sur le terrain de la Ligue 2, mais c’était une grosse prestation. Quand on a gagné ce match (1-2), je savais qu’on allait pouvoir monter. Faire un match comme ça… ça ne pouvait que le faire.
Un regret cette saison malgré tout ?
Collectivement, non. Mais après sur le plan personnel oui, un peu. Il y a un changement de coach chez les pros, j’aurais aimé m’entraîner plus souvent avec eux, goûter plus à ce monde professionnel. J’aurais aimé pouvoir me mesurer plus souvent aux pros. C’est un petit regret.
Une saison qui a aussi été rapidement par le souci de santé de Philippe Lucas, comment l’avez-vous vécu ?
Ça nous a fait bizarre. C’est arrivé du jour au lendemain, on n’était pas habitués. On a pensé à lui à chaque match, cette saison on lui doit aussi, elle est pour lui. Il est venu nous voir sur les derniers matchs, on est contents qu’il ait pu récupérer de ce qu’il lui est arrivé. C’est touchant.
Aller au bout avec cette montée, c’est aussi lui rendre hommage…
Oui on est contents d’avoir pu lui offrir ça. C’est pour lui et c’est grâce à lui. C’est un bel hommage pour lui, surtout que c’est la première année qu’il prenait la réserve. On est restés sur ses bases, sur ce qu’on faisait au début de la saison.
« On a pensé à Philippe Lucas à chaque match, cette saison on lui doit aussi, elle est pour lui »
Sur le plan personnel, que penses-tu de ta saison ? Notamment en tant que capitaine ?
Franchement, je la trouve bien. J’ai joué beaucoup de matchs, j’ai engrangé pas mal d’expériences, j’ai franchi un cap. J’étais capitaine une partie de la saison, j’ai franchi un cap dans ce rôle de leader aussi. Je sens que je peux encore progresser, j’ai encore une marge de progression, surtout en m’entraînant avec des adultes ou en me mesurant à un niveau plus haut. Je suis satisfait dans l’ensemble.
Comment être aussi régulier quand on alterne entre le poste de latéral droit et celui de milieu de terrain défensif ?
Je me suis adapté, à comprendre ce que chaque poste attend de moi, ce qu’il faut faire, avec mes qualités. J’ai essayé de toujours faire de bonnes performances. Il y a des joueurs qui arrivent à avoir de multiples postes, j’ai réussi à le faire c’est tant mieux.
Une préférence ?
Milieu défensif, largement ! C’est là où je suis meilleur aussi. Je suis au cœur du jeu, je joue là depuis tout petit, je suis habitué à ce poste.
Comment vois-tu ton avenir désormais, toi qui est en fin de contrat, avec une offre de prolongation d'un an supplémentaire ?
Pour l’instant, je ne sais pas. Il y a des chances quand même que je reste, mais je ne sais pas encore comment. Moi je voudrais jouer à un niveau supérieur. J’ai des touches à côté, mais forcément à un niveau supérieur. Je veux continuer à progresser, à montrer que je peux jouer à un niveau plus haut.
Quelque chose à rajouter ?
Merci à tout le staff, tous les joueurs pour cette belle saison, les gens du club, ceux qui nous suivent à chaque match. Il y avait beaucoup de monde samedi, c’était plaisant. En espérant que la réserve la saison prochaine aura beaucoup de public.
Merci à Lucas Dumai, en espérant le voir prolonger... ;)
Rédigé par Alexandre Poirier, le 23/05/2018 à 18h23
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