Romain Lacombe (U17 R1) - « La mayonnaise a mis du temps à prendre »

L'entraîneur des U17 Régional 1, Romain Lacombe, a répondu à nos questions, pour dresser le bilan de la saison de son équipe. Il revient également sur sa première année aux Girondins de Bordeaux.
Romain Lacombe (U17 R1) - « La mayonnaise a mis du temps à prendre »
Qu’est-ce que ressent un entraîneur quand la saison se termine ?

Le plus important, c’est de se demander si on a fait le maximum pour que les garçons aient bien progressé. Il y a du repos bien sûr, on a tous besoin de repos, mais il est bref et on se pose des questions pour la saison prochaine. Il y a peu de vacances en fait. On se demande si on a bien mis tout en place pour que tout le monde progresse. Inconsciemment, on se pose ce genre de questions.

Quel bilan global faites-vous de cette saison ?

Il est positif. Même très positif dans le sens où, au début de l’année, ça a été compliqué dans plusieurs domaines : remonter le ballon, marquer des buts, … On a des garçons qui ont quelque chose, du talent, des aptitudes, mais il faut mettre cela au service du collectif. Il y avait beaucoup de choses à travailler, notamment sur le plan technique. Il fallait aussi leur faire comprendre ce que le club demandait. Et à partir de décembre, on a vu une équipe qui commençait à jouer ensemble et on a qu’une défaite contre le Stade Bordelais dans cette deuxième partie de saison.

Comment expliquer ce parcours irrégulier, entre une première partie mitigée et une très bonne deuxième partie ?

Les garçons ne sortent pas du même pôle, de la même préformation et pour certains, ils arrivent pour la première fois dans un centre de formation. Ils doivent se mettre à l’exigence du club. Les garçons doivent ingurgiter tout ça et souvent, ça passe par des phases de repos. Ce qui explique que l’équipe était mieux à la reprise de janvier. C’est très courant chez les jeunes. Certains découvrent complètement le milieu professionnel, il faut un peu de temps. 



« Si on prend l’équipe du début de saison et qu’on la regarde sur la fin de la saison, il y a une réelle progression »


Depuis la défaite contre le Stade Bordelais le 7 février dernier, l'équipe est invaincue et reste même sur trois victoires consécutives pour terminer. Avez-vous des regrets sur la première partie de saison ? 

Oui, on en a un peu quand même. Le plus important était de faire progresser les joueurs. Au début d’année, je ressentais de la peur chez certains, notamment au moment de remonter le ballon. Et au fur et à mesure des matchs, des entraînements et des oppositions avec les U17 Nationaux, ils ont acquis de l’expérience et ils l’ont mis en place à partir de décembre. Après, on peut avoir des regrets, parce qu’à un moment donné, on était en pleine bourre et on affrontait Pau. C’était le match décisif pour savoir si on peut jouer la première place. On a des occasions, on ne les met pas et on donne deux buts (match nul, 2-2. Ces deux points nous auraient peut-être permis d’être premiers. Mais ça reste une bonne génération, qui a aussi fait un bon tournoi de Montaigu. Cette compétition nous a fait beaucoup de bien et nous a fait grandir.

Comment jugez-vous l’évolution de votre groupe ?

Elle est bonne. Si on prend l’équipe du début de saison et qu’on la regarde sur la fin de la saison, il y a une réelle progression. Ce qui est révélateur aussi, c’est mon attitude sur le banc. Au début, j’étais directif, je m’agaçais beaucoup sur les choix des joueurs. Et au fur et à mesure, notamment à partir de février, je ne sortais presque plus de mon banc. Ils connaissaient leurs rôles et ce qu’ils devaient mettre en place. Il y a des moments où il n’y a plus besoin de parler, il y a juste à modifier certains paramètres.

Il y a des U16 qui sont montés, des U17 Nationaux qui sont descendus, comment gérer un groupe qui bouge tout le temps ?

Ce n’est pas facile, dans le sens où les joueurs qu’on a promus, ce sont surtout des attaquants, puisque des U17 Nationaux ont aussi été promus en U19. Il arrive donc que des joueurs ne jouent pas à leur poste, mais ce qui est intéressant, c’est qu’ils découvrent autre chose. Un latéral qui se retrouve ailier, il va voir l’exigence de ce poste et je trouve ça très formateur. Maintenant, le problème c’est qu’on a moins d’automatismes et donc, un temps d’adaptation qui est plus long. On marque moins de buts, on est moins efficace. Mais ça permet aussi de comprendre les postes qui sont autour de nous.



« On sent qu’il y a vraiment une famille dans ce club »


Les parcours en coupes (5ème tour en Coupe de la région U18 et ¼ de finale en Coupe du district U18) sont-ils des déceptions, même si ce ne sont pas des objectifs ?

Ce n’est pas la priorité effectivement, même si on aurait voulu aller plus loin. On a aussi eu des garçons du groupe d’au-dessus qui sont descendus et qui n’étaient pas complètement en forme. C’est compliqué de jouer une coupe avec des joueurs qui n’ont pas l’habitude d’être dans l’effectif et qui ne sont pas dans un rôle positif. Mais ce n’est pas la coupe qui est révélatrice de cette saison.

Quel bilan faites-vous de votre première saison au club ?

Déjà, j’ai été très bien accueilli par le club, le staff, les salariés. On sent qu’il y a vraiment une famille dans ce club. C’est très plaisant de se faire accueillir de cette manière. Il y avait beaucoup de choses à mettre en place, j’ai découvert beaucoup de choses aussi. Mais mon intégration a été facilitée par le staff. Dans la saison, on m’a laissé libre de faire ce que j’avais envie de faire avec les garçons au niveau du travail, ça permet de s’épanouir en tant qu’entraîneur, tout en respectant les lignes directrices. Je suis très satisfait de la saison.

Que retenir de cette saison finalement ?

La mayonnaise a mis du temps à prendre. On sentait que le groupe pouvait faire de très bonnes choses, mais ils ont mis du temps à comprendre qu’il fallait mettre leurs capacités au service du collectif. Mais ils ont su trouver les ressources pour revenir, même si c’est arrivé un peu tard. Si ça avait été un peu plus tôt, on serait allé chercher la première place.

Merci à Romain Lacombe et à la saison prochaine !

Rédigé par Alexandre Poirier, le 08/06/2018 à 14h19
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