Quentin Ranquine - « Cette année, les changements ne m’ont pas beaucoup souri »

Quentin Ranquine, milieu de terrain de 18 ans, va quitter les Girondins de Bordeaux, malgré une proposition de prolongation de contrat d'un an. Pour Formation Girondins, il revient sur sa saison et son choix. 
Quentin Ranquine - « Cette année, les changements ne m’ont pas beaucoup souri »
Comment vas-tu durant cette période ?   

Ça va ! Je suis rentré chez moi, dans les Pyrénées, avec ma famille, mes parents et mon petit frère. Ça commence à être long, mais on en voit la fin, ça fait du bien de savoir qu’on va pouvoir faire un peu plus de choses.  

Comment se passe ton confinement ?  

Ça se passe bien. Je suis des cours à distance, je suis en terminale ES, donc il y a pas mal de boulot. Mais j’en profite pour courir, me maintenir en forme avec le programme donné par le club. On passe des moments en famille aussi, car c’est la première fois en trois ans qu’on a la possibilité d’être autant de temps ensemble.  

Tu étais en fin de contrat à l’issue de cette saison et tu as reçu une proposition de la part du club, peux-tu nous en dire plus ?   

En fait, les discussions ont commencé dès le mois de janvier. Mais j’ai eu une blessure qui les a mis en suspens. On a pu les reprendre ensuite, avec les dirigeants, mon agent, mes proches. Et début avril, j’ai eu cette proposition de la part du club, de me prolonger pour un an de plus, mais seulement pour m’entraîner et jouer en U19.
 

Suite à cela, tu as eu un entretien avec tes coachs du centre, comment cela s’est passé ?
 

Cet entretien a été fait avec tous les joueurs U19, car c'était d’abord pour parler de la saison, en faire un bilan sur les plans collectif et individuel. Ensuite bien sûr, on a parlé de mon avenir et de la saison prochaine. Mais ma décision était prise. Je voulais au moins m’entraîner avec la N3 et avoir la possibilité de prétendre à une place le week-end.  





« J’étais au max de ma forme, j’ai fait une belle saison et je m’attendais à une récompense »


Déjà l’année dernière, alors que tu sortais d’une grosse saison avec les U17 Nationaux, on pouvait s’étonner que tu n’aies pas eu de contrat stagiaire pro. Comment l’avais-tu vécu ?  

Ça m’avait déjà fait un coup. Je sortais d’une grosse saison, j’avais quasiment joué tous les matchs, six en U19 et un en Gambardella. J’étais au max de ma forme, j’ai fait une belle saison et je m’attendais à une récompense. Plusieurs joueurs avaient reçu une proposition de contrat stagiaire pro, je pensais en faire partie. Ça m’a donné un coup au moral, mais il fallait continuer à travailler pour espérer l’avoir la saison d’après.  

Cette saison a été plus difficile, avec des blessures qui plus est. Selon toi, qu’est-ce qui n’a pas marché ?   

Cette saison a mal commencé. Au bout de trois entraînements, je me blesse à la cheville et suis absent pendant un mois, en pleine préparation. Je suis donc écarté des entraînements et les coachs n’ont pas eu de visibilité sur moi, pendant que d’autres marquaient des points. Je reviens avec les U19, mais les autres étaient logiquement plus prêts physiquement et ont saisi leur chance. J’ai eu trois blessures cette saison, je n’ai pas non plus beaucoup joué à mon poste. On m’a fait jouer excentré droit, attaquant droit, un poste où il fallait que j’apprenne. Au final, je n’ai pas eu de réelle chance à mon poste et l’écart était trop grand avec les autres. Mentalement, j’étais aussi moins bien, car d’autres contrats continuaient de tomber en début de saison. Je voulais tout faire pour l’avoir.  

Sur le plan collectif, la saison a été très difficile également. Il y a eu un bon début, avec une petite série de quatre victoires consécutives fin septembre-début octobre, puis de longues semaines sans gagner…  

Au début de la saison, les changements dans l’encadrement ont fait qu’on voulait tous se montrer et on se donnait à fond pour cela. On a gagné de bons matchs, comme à Nantes. Mais le groupe restait instable, les effectifs étaient très souvent mélangés. Il y avait donc un manque d’automatismes les week-end, l’équipe était différente à chaque fois, on se cherchait. On avait aussi quelques soucis derrière et devant. Et en janvier, on n’a pas pris le bon wagon. On a ensuite je pense craqué avec l’élimination en Gambardella, ça nous a tué mentalement. Et je pense qu’on a ensuite baissé les bras. Avec l’arrêt de la saison à cause du Coronavirus, il y a peut-être une forme de soulagement. On aime le football, on aurait aimé continuer à jouer, mais on se dit qu’on n'était pas loin de la zone rouge.   





« J’ai mûri humainement, j’ai appris beaucoup de choses »


Tu étais là avant le rachat du club, comment as-tu vécu tous ces changements ?  

Nous, les joueurs, on n’était pas vraiment concernés. On l’a été avec les changements d’entraîneurs. On a tous repris en N3 avec de nouveaux coachs et avec le nôtre, on n’a pas eu de groupe au départ. C’est début août qu’un « tri » a été fait et on a été séparés en deux groupes. Avec le changement de coach, il forcément s’adapter. On a changé de système, de façon de jouer, et les attentes n’étaient pas les mêmes. À l’époque, j’avais une réelle confiance de la part du coach André Pénalva, puis avec Jean-Luc Dogon en fin de saison avec quelques matchs en U19. Cette année, les changements ne m’ont pas beaucoup souri. Je n’ai pas du tout eu ma chance en N3 et pas trop non plus en U19. Il y a eu beaucoup de recrues, surtout en N3. J’ai commencé la préparation en me disant qu’il fallait que je prouve pour monter. Et les recrues se sont entassées, surtout à mon poste.   

Tu seras donc resté trois ans au club, que retiens-tu de ces trois années ?  

Que des moments positifs ! J’ai mûri humainement, j’ai appris beaucoup de choses dans la vie de tous les jours, la vie d’adulte. J’ai beaucoup progressé sur le plan sportif aussi bien sûr. Il y a eu de beaux moments sur les deux premières années avec une grosse saison en U17 Nationaux. Il y a eu des moments difficiles aussi, mais ça m’a fait grandir.   

Quel est ton meilleur souvenir ?   

C’est ma convocation en février 2019 pour jouer les 16èmes de finale de la coupe Gambardella, à Pau, mon club formateur. C’était beau !  

Quels sont tes objectifs désormais ?  

Je cherche un projet où il y aura de la confiance surtout. Et sur un long terme aussi, au moins deux ans. Je me sens capable de monter vite. Aujourd’hui, je cherche encore. Le but c’est de retrouver un centre bien sûr, mais il y a de belles structures amateurs qui peuvent avoir un projet intéressant.   

Et si Pau se manifeste ?  

Pau ce serait top. Cela veut dire que je rentre chez moi et je peux continuer mes études. Ils me connaissent, ce serait une très bonne solution. 

Merci à Quentin d'avoir répondu à nos questions, on te souhaite de rebondir rapidement !


Photo à la Une : © Formation Girondins

Rédigé par Alexandre Poirier, le 09/05/2020 à 18h13
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