Yannick Stopyra parle du recrutement au centre de formation

Si nous devions résumer la politique du recrutement au centre de formation, nous utiliserions cette phrase de Yannick Stopyra : " Il faut être sur les meilleurs joueurs ". Tout en tenant compte de l'âge de ces joueurs : " plus c'est tôt, plus il faut prendre au plus proche de chez nous, explique le recruteur Bordelais. Par exemple, sur l'école de football, un gamin qui est un des meilleurs au Haillan, il faut le prendre. Et plus on s'éloigne, au niveau de l'âge, à 15 ans par exemple, plus il faut que les meilleurs de la Gironde soient vus. Mais il y a aussi des joueurs qui sont plus tardifs ". Bien sûr, il ne s'agit pas de prendre pour prendre et " il faut voir si on en a besoin et si ça ne bloque pas un jeune du club. Il y a des joueurs qui vont sortir plus tard et ce sera parce qu'à ce moment-là, on avait meilleurs qu'eux ". Il faut aussi les encadrer. Prenons l'exemple de la réserve, une équipe très jeune : " on a du talent, mais on demande à des gamins de 17-18 ans d'être prêt, d'être mature alors que ce n'est pas possible ". Ce qui explique le recrutement de joueurs comme Cédric Yambéré ou plus récemment Olivier Verdon : " En CFA, Yambéré a été le capitaine, il a aidé cette équipe, il a aidé les jeunes à s'épanouir. On a fait notre travail. Après, c'est les professionnels, ça ne nous regarde plus. Mais c'est important d'avoir ces joueurs pour encadrer les jeunes, les U19 qui arrivent avec la réserve. Récemment, Olivier Verdon est arrivé aussi pour ça ". Si nous parlons de ces deux joueurs en particulier, c'est parce qu'ils s'inscrivent dans un autre aspect de la politique de recrutement : " on a une véritable politique régionale, notamment sur l'Aquitaine. C'est hyper important. J'ai ‘des yeux' un peu partout, j'ai des rapports. Dès qu'il y a un joueur qui sort du lot, je suis au courant, je vais le voir et je prends la décision après ".



Mais quelles sont les étapes du recrutement d'un jeune ? " Il y a des étapes importantes mais il y a aussi un règlement. Par exemple, cette année, un joueur né en 2003 on peut lui faire signer un accord de non sollicitation (ANS) à partir du 1er janvier 2016. On fait des détections en décembre sur les terrains et il y a des rapports. On a répertorié 5000 à 6000 joueurs depuis pas mal d'années. Ensuite, ce n'est pas toujours le moment pour ces joueurs-là, parce qu'ils ne sont pas prêt donc il faut les suivre ". Yannick Stopyra a d'ailleurs déjà signé des ANS cette année, des joueurs qui font partie " des meilleurs, avec du potentiel, des points forts ". Le point fort visé par les Girondins est la vitesse. Alors le club ne cherche pas celui qui va courir le plus rapidement un 100 mètres, mais celui qui sera rapide dans la compréhension. " On cherche des joueurs qui voient vite. Par exemple, Zinedine Zidane, ce n'est pas un grand sprinter mais il voyait vite et tout " se rappelle Yannick Stopyra.

Toutes les équipes de la région sont suivies. Du club voisin jusqu'à Biarritz. " Dès qu'on a une information sur un joueur du SA Mérignac par exemple, on peut le mettre à l'essai. Sur les effectifs des Girondins, il y a plus de joueurs d'Aquitaine que de Parisiens, contrairement à ce qui a pu être dit ". Ce qui n'empêche pas non plus au FCGB de prospecter en région Parisienne et notamment à Clairefontaine. " Chez les 1999, il y a des garçons qui jouent en équipe nationale comme Yassine Benrahou qui vient de Clairefontaine. Régulièrement, on a deux-trois joueurs qui viennent de là-bas que les clubs se battent pour avoir. Grâce à l'attractivité des Girondins de Bordeaux, on arrive à les avoir ".