Franck Azzopardi (Niort) - « Pourvu que ce soit serré le plus longtemps possible ! »

En cette veille du 32èmes de finale de coupe Gambardella entre les Girondins de Bordeaux et Niort (demain à 15h au stade Joseph Antoine Cruchon de Mérignac Arlac), nous vous proposons un entretien avec Franck Azzopardi, directeur du centre de formation des Chamois Niortais. 
Franck Azzopardi (Niort) - « Pourvu que ce soit serré le plus longtemps possible ! »
Le tirage au sort tombe et là... « encore Bordeaux ! »

Je pense que cette réaction a été réciproque ! Après, ça donne toujours de bons matchs, c'est juste dommage que ce soit si tôt. On se dit aussi toujours Bordeaux, mais toujours à Bordeaux. C'est le hasard des tirages de coupe, mais on se demande s'il n'y a pas des boules un peu chaudes (sourire). Mais c'est toujours intéressant d'avoir de type de grand match, ça nous permet de nous évaluer par rapport à une grosse écurie de la formation. Que ce soit Bordeaux, Nantes, Toulouse, Angers, Châteauroux, des équipes dont on a l'habitude ou dont avait l'habitude de rencontrer en championnat, on est conscients qu'il faudra se mettre au niveau. Cela permet de nous évaluer et de donner un coup de projecteur sur le travail qui est fourni au centre.

En 2016, Bordeaux avait battu Niort en 64èmes de finale. En 2017, Niort avait battu Bordeaux en 32èmes de finale. On continue en alternant ?

(rires) Comme c'est chacun son tour, c'est à vous de gagner ? On ne sait pas. Ce qu'on sait, c'est que ce sera compliqué de s'imposer chez les Girondins. J'espère que ça ne va pas se jouer à grand chose, cela voudra dire qu'on fait un bon match, parce que je nous vois pas écraser les Girondins, alors que l'inverse peut être possible. Si c'est serré, ce sera tant mieux pour nous. Pourvu que ce soit serré le plus longtemps possible !

Au tour précédent, les deux clubs ont battu un club amateur. Comment faire pour hausser le niveau face à une formation professionnelle, qui n'offrira peut-être pas la même opposition ? 

C'est un peu le lot aussi des championnats nationaux U19 et U17, où on alterne les confrontations entre clubs amateurs et clubs professionnels. C'est la mobilisation mentale des jeunes. On aimerait qu'ils abordent tous les matchs de la même manière, mais inconsciemment, certains se relâchent un peu plus que d'autres et sont un peu trop sereins par rapport à l'adversaire du jour. Si aujourd'hui on a un garçon chez nous qui n'a pas conscience de la difficulté de la tâche, il ne sera pas performant. On devrait éviter de prendre ce match à la légère de part l'adversité, ce qui peut arriver contre un club amateur, qui plus est d'un niveau inférieur. 




« Ce sont des matchs références pour nous »


Bordeaux et Niort se rencontrent souvent en jeunes, comment vous abordez ces rencontres ?

Ce sont de gros matchs, on essaie à chaque fois de rivaliser. On sait parfaitement que les joueurs Bordelais ont plus de potentiel, donc on essaie de palier ça sur 90 minutes. Il y a un gros aspect mental à avoir, de la concentration à développer sur ces matchs de haut niveau. Ce sont des matchs références pour nous.

Sur le terrain, entre les jeunes, on sent une rivalité entre deux clubs professionnels de la région. En-dehors, on sent une certaine relation amicale entre les deux clubs, qu'en pensez-vous ?

Déjà les deux staffs au niveau de la formation sont assez stables, donc ça permet de bien se connaître, il y a forcément de bons rapports. On fait le même métier, dans des contextes différents, mais on se croise souvent sur des stages, par le biais du championnat et des matchs amicaux. On manifeste toujours un peu d'intérêt, peut-être plus de nous vers nous, c'est normal parce que Bordeaux a d'autres moyens, un autre statut et un autre palmarès. Nous, on regarde ce qui se fait de mieux et Bordeaux en fait partie. Tout en gardant notre identité et sans se présenter non plus en victime.

Quel œil avez-vous sur la formation aux Girondins de Bordeaux ?

Je regarde un petit peu. Je suis admiratif par rapport à la qualité des joueurs. J'ai vu certains U15 sur des rassemblements régionaux, ça permet de s'apercevoir qu'il y a de bons joueurs de foot dans ce club, avec beaucoup de qualité. Tout en sachant que la route est longue pour ces jeunes, qui arriveront aux portes d'une équipe première qui joue les 4-5-6 premières places en Ligue 1 chaque année. Le degré d'exigence pour les jeunes Bordelais est beaucoup plus important que pour les jeunes Niortais. Mais il y a beaucoup de jeunes talents à Bordeaux avec des profils différents, athlétiques et techniques. Beaucoup galvaudent la formation bordelaise en disant qu'ils sortent peu de joueurs, mais je sais que ce n'est pas le cas. Le problème, c'est que dans les centres de formation, on nous demande de former des joueurs pour qu'ils soient capables de jouer en équipe professionnelle à 18-19 ans. Donc ça demande un peu plus de temps, surtout quand l'exigence est élevée et notamment aux Girondins.





« Il y a beaucoup de jeunes talents à Bordeaux avec des profils différents »


Quel bilan faites-vous de la saison des U19 Chamois ?

On a beaucoup d'U19 qui sont concernés par le groupe de National 3. Donc on sait très bien que quand on ne peut pas compter sur ces quelques joueurs U19, on devient un peu plus friables et moins performants. Après, je trouve qu'on ne s'en sort pas trop mal. On a fait une bonne série qui nous a permis de revenir à une place un peu plus confortable (4ème, Bordeaux est 10ème, NDLR). On demande aux éducateurs de toujours rester au niveau national, même si on ne demande pas de jouer les premières places. On grandit, on doit avoir de l'ambition, mais avec beaucoup d'humilité et du travail. Là, on fait un championnat conforme à ce qu'on attend, avec quelques U17 qui intègrent le groupe U19.

Un pronostic pour dimanche ?

Je ne sais pas. J'ai pour souvenir d'un joueur qui avait été très malheureux il y a deux ans à Bordeaux, où on avait tiré les pénaltys. Il avait touché le poteau dans le match et aux tirs au but aussi. Donc j'aimerais, même si ce joueur n'est plus chez nous, qu'on ait plus de réussite si on va aux tirs au but. J'aurais une petite pensée pour ce joueur. 

Merci à Franck Azzopardi et que le meilleur gagne demain !

Photo à la une : © Chamois Niortais

Rédigé par Alexandre Poirier, le 06/02/2018 à 16h27
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