Ô Galin...
Les habitués le savent, Galin c'est le rendez-vous du dimanche après-midi. Avec
un horaire bien calé pour gâcher ta journée. Mais on y va quand même. Passé
l'achat des tickets à l'entrée où on ne voit même pas son interlocuteur à
travers ce que l'on peut appeler une billetterie, passé les deux hommes, plutôt
fort il faut le dire, qui déchirent, souvent mal, ton ticket, tu t'engages finalement à
Galin. Passé aussi la fameuse barrière qui tourne, tout comme ta tête quand les lendemains de soirée se
font ressentir et quand tu t'y emmêles.
Le top départ du parcours du combattant
Ô Galin...
Il faut ensuite traverser ce chemin. Et là, les habitués le savent aussi, avant
de venir, on prie pour qu'il n'ait pas trop plu quelques jours auparavant.
Sinon, c'est le parcours du combattant. Grâce à de superbes sauts ou autres
passements de jambes, on évite, ou pas, ces belles et grosses flaques de boue.
Là aussi, les lendemains de soirées se font parfois ressentir. Alors on trouve
un minuscule morceau neutre d'obstacles... HALLELUJAH il n'y a pas de boue...
Ah beh si. Au passage, on dit bonjour au fidèle, assis sur son banc, toujours
là pour mettre à jour le panneau d'affichage au moyen de superbes pancartes,
dont la peinture s'écaille au fil du temps...
Les vrais se souviennent aussi de ce score...
Ô Galin...
Une fois la composition consultée, ici aussi sur une pancarte où l'intendant
inscrit les noms au feutre noir. Inutile d'arriver tôt au stade, sinon on
l'attend, la pancarte. On monte ensuite ces marches de béton, du vrai. Et nous
y voilà, assis confortablement à attendre. Euh, pardon...
Et nous y voilà, assis, à attendre. On dit bonjour aux habitués, on parle, Galin c'est la
famille. On commente aussi souvent la Ligue 1, parce qu'on la rate en venant
voir la réserve, il faut aussi le préciser.
Hommage aux petits malins qui effacent les noms parfois avec leurs doigts
Ô Galin...
Les 22 acteurs pénètrent sur la pelouse. "Allez Bordeaux",
"Allez *le club adverse*". Parce qu'il y aussi des supporters adverses qui
viennent à Galin. Ça fait plaisir, on voit du monde. C'est parfois aussi
l'occasion de chambrer. Ou aussi d'être chambrés. Ça dépend. Ça dépend de
l'arbitre de temps en temps. Parce qu'il faut le dire, à Galin, on n'en voit
pas que des bons. Mais on en restera là. C'est un hommage, pas une critique
envers l'arbitrage. Les spectateurs de Galin s'en chargent régulièrement.
Ce jour là, c'est nous qui pouvions chambrer (victoire 1-0 contre Pau)
Ô Galin...
Si tu vas à Galin et que tu ne critiques pas la pelouse à chaque fois, c'est
que tu n'es pas un vrai. Les vrais savent. La pelouse de Galin, c'pas de la
pelouse. C'est un subtil mélange de moquette, mousse, d'herbe,... Y'a aussi d'autres composants dont
nous ne connaissons pas l'identité. On assemble le tout, on met quand même un
peu de verdure et ça passe. Et pendant le match, ça critique le jeu de l'équipe
de Patrick Battiston. Mais quand tu vois sur quoi ils jouent, c'pas du
billard.
Ô Galin...
Il faut le dire, parfois on s'ennuie à Galin. Alors on regarde ailleurs, en
face de soi. Et là, l'autre tribune s'offre à toi. Vide, "en
travaux", avec des tags tous plus poétiques les uns que les autres.
"En travaux" puisque depuis le temps qu'on y va à Galin, on n'en a
jamais vu la progression. On regarde à gauche, parfois on a la chance de voir
le train passer, ça fait de l'animation. On regarde à droite, le monsieur du
score est toujours là. Tout va bien, on peut reprendre le match.
Ô Galin...
Le match terminé, passés les *clap
clap clap*, *bravo Bordeaux ou l'adversaire*, *arbitre biiiiiip*, il faut
retraverser le chemin. En plus, on refait le match. Difficile de se concentrer
sur les faits de jeu et sur les flaques de boue qu'il faut éviter. On se
retrouve dehors, on finit le match et on se dit à dans quinze jours.
Mais bientôt, on se dira : "et voilà, c'est fini Galin". Peu importe
où la réserve jouera, tu vas nous manquer Galin. On te critique, on s'y ennuie,
mais on t'aime bien quand même. Alors quand les travaux seront finis, que tu
seras tout beau tout neuf, on espère que tu nous accueilleras à nouveau. Avec
un chemin pas boueux, un vrai tableau des scores (au moins un chrono s'il vous
plaît...), une vraie pelouse et des tribunes dignes de ce nom. #AdieuGalin