Sacha Semaoun - « J’avais envie de me lancer dans une nouvelle aventure »

Désormais ancien joueur des U19 des Girondins de Bordeaux et sur le point de s'engager avec Toulouse, Sacha Semaoun a répondu à nos questions. 
Sacha Semaoun - « J’avais envie de me lancer dans une nouvelle aventure »
La saison est maintenant terminée, quel bilan global tu en fais ? 

C’était une très bonne saison dans l’ensemble. Nous sommes seconds du championnat U19 derrière Rennes, champion de France, avec la meilleure défense et la deuxième meilleure attaque. En coupe Gambardella, les objectifs ont été remplis à 100%, parce qu’on devait aller en 8ème de finale. On a réussi à se hisser en demi-finale, où nous perdons contre les futurs vainqueurs là aussi. C’est un bilan très positif collectivement. 

Vous avez longtemps été bien placés dans la course aux phases finales, y avez-vous pensé ?

Jusqu’au mois de décembre, on était vraiment collés à Rennes, avec très peu de défaites et de buts pris. Puis en décembre, il y a ce premier match de Gambardella, qui suivait après le match à Angers. On gagnait à Angers, mais on encaisse un but à la dernière minute. Depuis ce résultat (2-2), en championnat, nous n’avons plus gagné jusqu’au match de Trélissac en mars (3-0). La coupe Gambardella a pris le dessus, sachant aussi que Rennes a été éliminé vite et a pu se concentrer uniquement sur le championnat. Je pense qu’on ne pouvait pas jouer sur les deux tableaux.

Il y a aussi ce match nul à domicile contre Rennes (2-2 le 17 février), où vous aviez l’occasion de revenir sur la première place. C’est le tournant de cette saison ?

Je pense que les matchs d’Angers et de Rennes sont les deux matchs tournants. Angers parce qu’on restait sur une série de matchs sans défaite, avec des victoires, et ce match nul constitue un véritable coup d’arrêt, juste avant Noël. A l’époque, on pouvait revenir à trois points de Rennes, mais on les a laissés filer. A la rentrée, on affrontait rapidement Rennes et on s’était dit que si on ne gagnait pas, ça serait très difficile d’accrocher cette première place. On a toujours été menés dans ce match, on revient à chaque fois au score. Je pense que ces deux nuls nous ont eu peu cassé notre dynamique en championnat et finalement fait perdre cette régularité. 

Et finalement, cette série de mauvais résultats en deuxième partie de saison vous a définitivement éloigné d’une possible qualification aux phases finales. Comment avez-vous vécu cet échec ?

Avec la coupe Gambardella, disons que ça a compensé. Si on avait été éliminés au premier tour, ça n’aurait pas été une saison aussi positive. Ça nous a permis de miser sur la Gambardella et de relativiser l’échec de la course aux phases finales. Je pense que la coupe a joué sur notre championnat. 

Cependant, on sentait quand même un Stade Rennais intouchable. Avez-vous ressenti une sorte d’impuissance face à eux ?

Je pense qu’ils ont été très forts, ils ont eu une très grosse régularité dans les résultats. Nous, au fur et à mesure, on a pris beaucoup d’ampleur, on marquait à chaque match, beaucoup de buts, on en prenait très peu aussi. Je pense que si on avait joué Rennes un mois avant la coupure hivernale, le match aurait été différent dans nos têtes. Face à Nantes, qui était aussi un concurrent en début de saison, on a réussi à se surpasser par rapport à l’adversaire et à gagner. On se sentait fort, un sentiment qu’on a retrouvé en Gambardella. Rennes ont eu ce sentiment tout au long de la saison, plus longtemps que nous. 




« Quand on entend l’atmosphère du stade qui pousse St Etienne, nous on était seuls contre tous un peu, c’était compliqué »


A quel moment du parcours vous vous êtes dit qu’il y avait peut-être moyen de faire quelque chose en Gambardella ?

C’est le match à Torcy (0-2), je pense. Déjà, rien que le fait d’avoir pris l’avion en équipe, de dormir ensemble à l’hôtel, après les quelques réunions avant, on voyait une équipe soudée et concernée. Tout le monde l’était, même Till Cissokho qui était avec les pros, ou Tijany Atallah qui était avec les U17 Nationaux. C’est loin d’être un match référence dans le jeu, mais dans la tête oui. Dans cette compétition, on a peu marqué, mais jamais on ne prenait de but, jamais on ne lâchait. On s’est dit qu’on pouvait faire quelque chose de gros. C’est ce moment, à la fin dans les vestiaires, qu’on s’est dit qu’on pouvait le faire. 

Puis cela s’arrête brutalement en demi-finale, sur un scénario litigieux, comment as-tu vécu cette élimination ?

C’est difficile d’en parler. On se disait que ce n’était pas possible, qu’à cinq minutes de la fin, ça ne peut pas arriver, il n’a pas sifflé. Quand on entend l’atmosphère du stade qui pousse St Etienne, nous on était seuls contre tous un peu, c’était compliqué. Je ne sais pas si c’est un sentiment de haine, de dégout, ou de frustration. 

Sur le plan personnel, que penses-tu de ta saison ? 

En championnat, c’était un peu dur au début, en étant sur le banc lors des trois premières journées, voire même hors du groupe à Rennes. Au fur et à mesure, j’ai montré ma force, mon caractère, l’état d’esprit que j’ai toujours eu et j’ai réussi à gagner ma place de titulaire. Je pense que là où j’ai vraiment été surpris, où je me suis dit que j’ai réussi à gagner quelque chose, c’est en me voyant au premier match de Gambardella à Cholet. Le coach avait précisé que seul le niveau comptait et non l’âge. Et donc en me voyant titulaire, il fallait que je prouve encore plus. C’est à partir de là où j’ai vraiment montré mon réel niveau avec une deuxième partie de saison en étant satisfait de moi sur le plan sportif. C’est une saison très positive pour moi, où j’ai réussi à montrer de bonnes choses, aussi sur le plan mental. Je me suis forgé un gros caractère.

Tu as eu l’occasion d’être capitaine à nouveau cette saison, y compris en Gambardella, comment as-tu pris ce rôle ?

Je l’avais l’année dernière, là je l’ai retrouvé, ça fait plaisir. C’était plus important en Gambardella qu’en championnat, parce qu’il y avait de très bons joueurs, mais aussi des joueurs avec un statut comme Till Cissokho, Ismaël Sow, Corentin Michel, beaucoup de joueurs de caractère et voir la confiance du coach, être capitaine et aller en demi-finale avec son équipe, ne prendre qu’un but, je suis très fier d’avoir été capitaine de cette équipe. 






« C’est une saison très positive pour moi, où j’ai réussi à montrer de bonnes choses, aussi sur le plan mental. Je me suis forgé un gros caractère. »


Place à la saison prochaine désormais. Tu vas quitter le club, malgré une proposition de prolongation d’un an, pourquoi as-tu fais ce choix ?

Je pense que j’arrivais à un stade où j’avais envie de me lancer dans une nouvelle aventure, de me lancer un nouveau défi, de sortir de cette zone de confort et partir dans un nouveau projet footballistique. C’est mon rêve de devenir footballeur professionnel et je pense que partir, c’est la meilleure solution pour moi.

Tu vas t’engager à Toulouse, pourquoi ce choix ?

C’est un club qui peut être un très bon tremplin, un bon club dans ma progression. J’ai aussi privilégié la proximité, par rapport à Agen d’où je viens. J’aurais des repères, je connais des joueurs là-bas, je ne pars pas dans l’inconnu. Le projet, les infrastructures me plaisent énormément aussi. 
Ils m’ont recruté sans m’avoir vu en essai. C’est sur un système de confiance et des relations avec Bordeaux. J’y suis allé la semaine dernière pour visiter les installations et je vais bientôt y retourner pour signer mon contrat. 

Quels sont tes objectifs désormais ?

C’est toujours d’être dans cette continuité de progression, avec de nouveaux entraîneurs, de nouveaux joueurs. Le but c’est vraiment de progresser. Puis, petit à petit, m’affirmer comme joueur et leur redonner la confiance qu’ils m’ont donnée en me faisant signer ici. Et enfin, sans griller les étapes, viser certains entraînements avec les pros. 


Merci à Sacha d'avoir répondu à nos questions, on te souhaite une belle saison à Toulouse !

Rédigé par Alexandre Poirier, le 22/06/2019 à 12h29
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